jeudi 11 décembre 2014

Au plus noir de la nuit

Ma génération est marquée par le deuxième âge d'or des films d'animation Disney. Donc il arrive parfois (oui, même à des gens biens) qu'on me demande quel est mon Disney préféré, par nostalgie du bon vieux temps. Et bien, j'ai souvent été tentée de répondre que c'était Anastasia. Sauf que, voilà le hic : Anastasia n'est pas un film Disney. On pourrait en avoir l'illusion, surtout du fait de la trame narrative, des graphismes, ou de la présence de chansons à intervalles réguliers. Mais en effet, ça n'en est pas un.
    Mais alors, il vient d'où ce film ? De Dreamworks ? Non, absolument pas. En fait, il vient des Fox Animation Studios, une division de la 20th Century Fox qui produit des films d'animation. Ce n'est pas très connu parce que Disney et Dreamworks sont les tout-puissants détenteurs de ce secteur. Pourtant, ils ont produit notamment 2 films qui m'ont beaucoup marqué : Anastasia et Le voyage d'Edgar dans la forêt magique.
En fait, je compte faire un article sur les films des Fox Animation Studios dès que j'aurais vu assez de films pour m'en faire une idée générale (oui, je passe mon temps libre à regarder des dessins animés, ça vous dérange?).
    Mais aujourd'hui, on va parler d'Anastasia parce que ça en vaut la peine j'en ai envie.

    Dédicace spéciale à Jessica, qui m'a fait regarder Anastasia parce qu'elle avait la cassette.

 Je ne commenterai pas la tête de l'héroïne...

   Anastasia est sorti en 1997, produit par Don Bluth et Gary Goldman, les fondateurs des Fox Animation Studios. Je ne sais pas trop comment le film a été reçu (la page Wikipédia ne dit pas grand-chose là-dessus), je pense que c'est quand même le plus connu des studios, mais qu'il ne fait pas parti des films d'animation cultes de l'époque.
    Le film se passe en Russie, dirigée par Nicholas II, dernier monarque Romanov. Sa fille cadette Anastasia a été séparée de sa famille avec la révolution. Dans le film, le méchant sorcier Raspoutine par vengeance jette une malédiction sur les Romanov pour qu'ils meurent tous. Lorsque la grand-mère d'Anastasia essaye de fuir St Pétersbourg avec elle, elles sont séparée et Anastasia se retrouve recueillie dans un orphelinat, avec presque aucuns souvenirs de sa vie passée. Elle grandit, puis veut absolument aller à Paris sans savoir vraiment pourquoi (là où sa grand-mère l'attend). Elle rencontre Vlad et Dimitri, des escrocs qui cherchent à trouver une fille ressemblant à Anastasia pour la ramener à Paris (pas pour la bonne action, y a une récompense à la clé). Ils vont l'emmener avec eux, le vilain Raspoutine guette et fera tout pour les en empêcher.

    On a donc Anastasia, appelée Ania pour montrer qu'elle est totalement anonyme parce qu'elle a perdu la mémoire. C'est une fille un peu sans gêne, rentre-dedans, débrouillarde parce qu'elle a grandi dans un orphelinat, donc forcément, elle ne ressemble pas à une princesse.
    Dimitri, le prince charmant pas très charmant, était un employé du palais, donc fracture sociale, les deux protagonistes ne sont pas du même monde (on devine que ça posera problème à un moment donné).
    Raspoutine a fait un pacte avec le diable et possèdent des pouvoirs maléfiques (des genres de gargouilles vertes qui s'envolent faire des mauvais tours). Il est très colère, mais il ne peut rien faire sans ses pouvoirs qui le rendent immortels. Il se décompose donc, créant des situations assez amusantes.
    Puis une tripotée de personnages secondaires, Vladimir le copain de Dimitri, Bartok le copain de Raspoutine, la grand-mère...

    D'abord, je vais parler des trucs rigolos du film. Parce qu'en le revoyant aujourd'hui (et c'était même flagrant à l'époque), il y a des détails qui font sourire.
    Les graphismes ne sont pas mauvais en soit. Ils sont plutôt réussis et il y a même l'introduction d'éléments en 3D (ou du moins en un peu plus réalistes), comme la boîte à musique où le lustre que fait tomber Raspoutine. Mais déjà les personnages ne sont pas des canons de beauté (ce qui est plutôt une bonne chose en soit), et en plus, ils font parfois des têtes vraiment bizarres et on se demande si les graphistes ont sniffé de la colle juste avant de dessiner !

Anastasia aime bien loucher. Oui, on se demande ce qu'elle fait en bas à droite.

"Bonjour, j'ai une tête de pervers."

Berk, Dimitri, tu me déçois là.

    Et encore ! C'est les protagonistes qui sont les plus gâtés ! Parce qu'il faut voir la tête des gens du commun des mortels. On va de la vieille de l'orphelinat jusqu'aux gens de St Pétersbourg qui ressemblent aux gens de la fête des fous dans Le Bossu de Notre Dame.

Expliquez-moi pourquoi on sort sa langue quand on parle de ragots.

"Tu es un furoncle sur mon corps de déesse !"

    Le film possède les éléments qui attirent et qui en font un bon film d'animation. Il y a l'héroïne amnésique, le bel escroc qui a bon cœur, le copain marrant et sympathique, un animal rigolo, un méchant effrayant et très colère et plein de pouvoirs et des chansons cools.
    En fait, en y réfléchissant, il n'y a rien de particulier qui le rendrait extraordinaire et plus intéressant que Le Roi Lion par exemple.

    Je donne quand même une médaille au méchant. Parce qu'il est comme Hadès dans Hercule : il est cool, il a le groove dans la peau, il est très colère, il est drôle et il a un sous-fifre hyper fun : Bartok. Ce n'est pas pour rien que les studios ont produit un spin-off qui s'appelle Bartok le magnifique. Bartok sort les répliques drôles du films, et le plus grand nombre de jeux de mots qui fonctionnent dans un film d'animation (on se croirait parfois dans Monstres & Cie).
« C’est toujours pareil les barbus crient et les chauves-souris ! »
« Je la démolirai en deux s’condes chef, d’abord je lui ferai « yaha » et ensuite « yahaha » et puis après je lui ferai « youhou » et « yahaha » et puis j’lui donnerai un coup de pied. »
« 
Je sais que vous avez le bras long mais n'en faites pas trop. » (pendant que le bras de Raspoutine s'allonge)
    Surtout, Bartok n'est pas méchant. Il accompagne Raspoutine, mais il ne fait rien. Il regarde, il informe le méchant et il commente ce qu'il se passe. En fait, il ajoute du potentiel fun au film. Il se pose du côté du spectateur ; comme à la fin, il apparaît pour dire « Ah j'aime les histoires qui se finissent bien ! ».


C'est mignon une chauve-souris albinos.

"Ne vous inquiétez pas maître, j'ai l'oeil pour ces choses-là."

Même quand il est content, il fait peur.

    Je trouve que mes articles sont de moins en moins structurés, j'ai un peu honte de moi. Je devrais me faire un plan de travail et rédiger des trucs cohérents. Mais tant pis, on va faire un nouveau paragraphe sur ce que j'ai envie de dire.

    Alors évidemment, j'en appelle à mon cœur de petite n'enfant et je vais dire deux, trois mots sur Dimitri. Dimitri sur qui je fantasmais secrètement (comme tous les princes charmants des films d'animations en fait, je devrais faire un article là-dessus)(ce blog ressemble de plus en plus à Madmoizelle.com quand même), surtout parce qu'il n'était pas un prince charmant. C'est un mec tout à fait banal, un peu (beaucoup) arrogant parce qu'il se débrouille tout seul, il sait tout mieux que tout le monde et il aime bien contrôler.
    Il faut avouer qu'il n'est pas vraiment beau (déjà à cause de ses têtes bizarres), et puis la mode en Russie, c'est pas tout à fait ça quoi... En plus, sa voix française est aussi la voix française de Jim Carrey et de Mattew Perry. Oui, ça enlève du prestige. Surtout que c'est bien reconnaissable. Je n'ai rien contre ces acteurs (en plus, Chandler, c'est quand même le meilleur personnage masculin de Friends, hein, entre nous).
    Maaaaais, Dimitri c'est le mec qui va t'aider parce qu'il a un bon fond. C'est le mec qui ne va pas hésiter à reconnaître ses sentiments parce qu'il a peur, parce qu'il sait que ça ne marchera pas parce que c'est un pauvre palefrenier et qu'Anastasia est une princesse, mais il l'aide quand même au détriment de ses sentiments.
    OK, c'est classique, je n'ai pas dit que c'était novateur. On avait déjà Aladdin dans ce cas-là (justement Aladdin est mon Disney préféré, je me demande si ça n'aurait pas un lien...).


Oooooh c'est mignon.

"Ce n'est pas convenable pour une princesse.
- Je t'emmerde."

    Maintenant, et comme cet article n'est absolument pas structuré, je vais poster des chansons du film, parce qu'elles sont biens et qu'elles rentrent dans la tête.

https://www.youtube.com/watch?v=_U-UJJ3Agh4(J'arrive pas à la mettre en vidéo, mais suivez le lien)


(Vous pouvez pas savoir comme j'ai du mal à trouver des vidéos du films)


(Voilà, comme ça, ça vous spoile le film)
(Oh et puis zut, je retourne me coucher)



dimanche 16 novembre 2014

Le pénitent le passe

NaNoWriMo Day 16

Comptage de mots
Jour 1 : 900
Jour 2 : 1333
Jour 3 : 4126
Jour 4 : 6623
Jour 5 : 8296
Jour 6 : 10013
Jour 7 : 11758
Jour 8 : 13908
Jour 9 : 13908
Jour 10 : 16030
Jour 11 : 18443
Jour 12 : 20103
Jour 13 : 21597
Jour 14 : 22889
Jour 15 : 22889
Jour 16 : 22889

L'écran de la mort, qui amène désespoir ou espoir suivant l'état d'esprit

   Ah mes amis, nous sommes aujourd'hui en train de vivre des heures sombres. Je vous avoue qu'en ce moment, je suis malheureuse. Je suis malheureuse parce que j'ai du mal à aimer cette histoire.
   Je prends du recul, je vois ce qu'il se passe, et je me dis : "Merde, mais qu'est-ce que j'ai fait ?" Alors, pourquoi ce sentiment de vulnérabilité ? Pourquoi d'un coup, l'enthousiasme est retombé et je n'ai qu'une envie, c'est de ne jamais reprendre l'écriture de ce roman ?

"Regardez-moi tout ce gâchis."

   Déjà, l'écriture de ce NaNo m'est beaucoup plus difficile que l'année dernière, pour une raison assez évidente : Il n'y a pas les mêmes attentes.
   L'an dernier, j'ai construit mon récit autour d'un univers d'heroic-fantasy où tout tournait autour d'une quête (Imaginez que j'essayais d'écrire le Seigneur des Anneaux). Même si ça ne correspondait pas exactement à ça, et que l'objet de l'histoire était plus la remise en question de ce monde et les relations entre les personnages (toujours les relations avec les personnages, je pourrais écrire un livre basé uniquement là-dessus, mettez-moi des gens dans une boîte et on verra ce qu'il se passe), c'était un récit d'aventure, quelque chose d'un peu épique. Ce style est très enthousiasmant à prendre en main et assez facile à broder.
   Cette année, j'écris un roman basé sur le voyage d'un personnage qui erre, qui reste bloqué dans son passé. Mon principal problème est que je ne sais pas où il va. J'ai une vague idée du déroulement du récit, mais il n'a aucun but. Avouez que c'est assez déroutant. Alors, oui son voyage va être modifié par les rencontres qu'il va faire, les obstacles qui vont se dresser devant lui et la progression qui va le "guérir" de son blocage. Mais c'est blasant parce qu'il n'y a pas la même teneur d'aventure.

Mes persos doivent se dire ça à longueur de temps.

   Et puis, il y a autre chose. Ce récit contient certaines choses qui me tiennent à cœur, et du coup, j'ai presque l'impression de ne pas avoir envie de les faire ressurgir. Parce que je sais en partie (l'intuition féminine évidemment) que je vais envoyer mes personnages dans la merde, et qu'ils ont déjà été dans la merde, et que je suis quasiment sûre que la fin ne sera pas une happy end
   Je pense vraiment, même si j'ai du mal à y croire, qu'il y a une barrière psychologique dans tout ça. Si je m'arrête d'écrire, les personnages n'iront jamais là où ils devraient aller.
   En même temps, je ne sais pas terminer quelque chose. J'ai des tas de jeux vidéos que je ne terminerai sans doute jamais, des livres en cours de lecture inachevés, des projets restés en suspend, et des milliers d'histoires qui ont pu effleurer mon esprit et qui ne verront jamais le jour.
   Ma vie restera un non-sens absolu.

"Oh God, peut-être que ce blog va enfin prendre fin."

   Ha ha ha ! J'exagère bien sûr.
   Vous savez, c'est là le moment où l'écriture devient une torture... et un travail (travail, tripalium, torture, vous voyez le topo). Et c'est là qu'on se rend compte que pousser pour arriver à quelque chose, c'est toujours dur (sans mauvais jeu de mot).

   Bref, en vérité, je n'ai pas envie de continuer à écrire là-dessus, mais alors pas du tout. Est-ce que je vais m'y remettre à un moment donné pour aboutir à quelque chose ? Peut-être, mais sûrement pas dans le cadre du NaNo.
   Est-ce que c'est la confirmation anticipée d'un échec ? C'est possible. Mais bon, j'aurais essayé quelque chose de nouveau, alors qu'à la base j'étais persuadée que je continuerais mon roman passé dans la même ardeur.
   C'est peut-être là qu'est mon erreur.


***
 
    C'était quoi d'jà ta vie d'avant ? Ah oui, rouler, jouer les gros bras et grailler dans des restos américains miteux comme un rebut de la société ?
    Ta gueule Joe, j'ai pas envie de t'entendre maintenant.
    Tu sais bien c'que t'es. T'es dépressif parce que t'as perdu ta chatte préférée. Mais mon gars, c'est pas la seule qu'existe. Tiens, j'suis sûr que si t'insistais un peu, la gamine l'ouvrirait sans problème.
    Ben voyons, vu comme elle a l'air jeune, je risque sûrement rien à la sauter, t'as raison.
    Tu vois ! On arrive d'jà à s'entendre...

***

dimanche 9 novembre 2014

La crème de la crème

Les mûres me font craquer.

   Rien ne sera jamais meilleur pour moi qu'une tropézienne, c'est mon dessert préféré.
   La tropézienne est faite d'une brioche au sucre coupée en deux, fourrée avec un mélange de crème au beurre et de crème pâtissière. Les grains de sucre sont parfois remplacés par des amandes avec du sucre glace.

C'est magique tout ce sucre.

   J'avais du mal à voir la différence avec un Paris Brest, où le principe est semblable, mais où la composition est complètement différente. C'est une pâte à chou recouverte d'amandes (quasiment toujours cette fois) en forme de couronne, fourré à la crème mousseline pralinée.

Cet article est décidément très diététique.


   Autant vous dire que ça n'a rien à voir (le praliné, c'est bon, mais avec modération).

samedi 8 novembre 2014

Alors que revoilà la sous-préfète

NaNoWriMo Day 8

Comptage de mots
Jour 1 : 900
Jour 2 : 1333
Jour 3 : 4126
Jour 4 : 6623
Jour 5 : 8296
Jour 6 : 10013
Jour 7 : 11758
Jour 8 : 13684 - en cours

Cette vidéo de chaton est tout à fait fascinante.

***

    Il sortit sous la pluie battante qui lui ruisselait sur le crâne et sur les épaules. La nuit était sombre et la pluie s'était remise à tomber de plus belle. Alexandre ouvrit la porte de son pick-up et s'y engouffra. Un éclair zébra le ciel lorsqu'il alluma le moteur, et fit crisser les roues sous le sol mouillé et glissant. Il sortit du parking et se précipita sur la route. Les nuages formaient des taches d'huile dans le ciel d'encre, et les rayures de la pluie masquait tout paysage. Il n'y avait plus personne sur la route, le pick-up filait à toute allure. Alexandre avait les doigts crispés sur le volant, serrant les dents pour éviter de hurler et il appuyait sur la pédale d'accélération comme un fou. La musique était forte et emplissait toute la cabine. Elle emplissait ses oreilles qui n'entendaient plus que ça, malgré le vacarme de la tempête à l'extérieur. La voix de James Hatfield résonnait dans sa tête, comme les paroles de sa chanson qu'il n'écoutait pas vraiment. And your thoughts will soon be wandering the way they always do, when you're riding sixteen hours and there's nothing much to do, you don't feel much like travelin', you just wish the trip was through. Alexandre se fichait bien de la pluie. Il se fichait de savoir si un virage mal placé allait le mettre dans le fossé. La seule chose à laquelle il pensait était Maxwell*. Ce n'était même pas Pénélope. Non, Pénélope était au-delà de ses pensées. Il ne ressentait que la rage qui l'envahissait. Cette rage qu'il avait si longtemps laissé au fond de lui. Cette rage qui l'avait emmené parfois si loin qu'il en avait perdu le sens commun. Il n'avait pas envie de la voir réapparaitre, mais c'était trop tard. Il se disait même, dans un minuscule coin de sa tête, que peut-être la longueur de la route pourrait le calmer. Mais rien ne pouvait plus faire ça.
***
*Maxwell est un nom provisoire, car je n'en ai pas encore trouvé de satisfaisant.




jeudi 6 novembre 2014

Un départ sur les chapeaux de roue

NaNoWriMo Day 6

Comptage de mots
Jour 1 : 900
Jour 2 : 1333
Jour 3 : 4126
Jour 4 : 6623
Jour 5 : 8296
Jour 6 : En cours

All work and no play makes Jack a dull boy.

   Après un départ très hésitant sur les 2 premiers jours (où j'étais, avouons-le, morte de trouille), je me suis bien rattrapée et je suis dans la moyenne sur le nombre de mots à faire. C'est-à-dire que je fais le nombre de mots suffisant par jour pour pouvoir atteindre les 50'000 mots en écrivant régulièrement chaque jour (à savoir environ 1667 mots par jour).
   Maintenant tout baigne, j'avance assez bien, et j'arrive à avoir assez de temps pour taper mon cota de mots, lire le Monde et regarder Battlestar Galactica.



   Ah et puis il fait un peu froid chez moi alors je mets mon plaid et je bois du thé.

Classe

***

    Pénélope fumait, allongée sur le lit. C'était un de ses nombreux défauts. Mais tout défaut possédait sa qualité. Pénélope ne fumait que quand elle venait de faire l'amour. Seulement à ce moment-là, elle permettait à son corps de recevoir quelque chose de néfaste, comme pour compenser tout le plaisir qu'elle avait pu avoir précédemment. Alexandre se demandait parfois si elle fumait même quand elle n'avait pas pris de plaisir.
    Ses cheveux bruns cachaient une grande partie de son visage. Elle faisait partie de ces femmes qui n'ont jamais l'air de se coiffer, mais à qui ce chaos allait bien. Sa coiffure devait ressembler à un carré plongeant à une époque moins mouvementée de sa vie. Dès lors, c'était un nid d'oiseau. Un nid d'oiseau très sexy.
    « Je vais sans doute partir bientôt, dit-elle, avant d'aspirer une grande goulée de fumée. »
    Alexandre ne tourna même pas la tête vers elle, il regardait le ventilateur tourner.
    « Où ? Demanda-t-il sans conviction. »

    Comme il s'y attendait, Pénélope ne répondit pas. Elle restait assise là, nue, à regarder dans le vague. Alexandre ne savait pas trop quoi dire. En fait, il savait qu'il n'y avait plus rien à dire. C'était difficile à supporter, mais il n'était pas du genre à lui montrer ses faiblesses. Il voulait être fort pour elle, peut-être pour la séduire, pour lui montrer qu'elle pourrait toujours compter sur lui, même si elle ne s'accrochait pas à lui comme il l'aurait voulu. C'était triste, et pourtant, il n'avait plus le courage de faire quoique ce soit.
    Pénélope souffla un nuage gris devant elle avant de tousser.
    « Je n'ai pas envie de partir.
    - Alors ne pars pas, enchérit Alexandre. »
    Il n'eut pas besoin de se tourner vers elle pour voir ce qu'elle pensait. Elle aussi était triste. Non, c'était un autre état. Une forme d'angoisse, de dépression. Quelque chose qui lui prenait les tripes et qui ne la lâcherait jamais.
    « On ne se reverra sans doute plus, dit-elle. »
    Pour une fois, Alexandre fut surpris. Il ne laissa rien transparaître, mais son cœur manqua un battement. Ce petit jeu durait depuis assez longtemps pour qu'il sache qu'ils allaient se séparer pendant une longue période avant de se retrouver. Ce n'était pas la première qu'il l'entendait dire ça. En revanche, son intuition lui murmurait que cette prédiction se révèlerait sans doute vraie.
    « Tu dis ça maintenant, mais tu reviens toujours, lui dit-il. Tu ne devrais pas t'infliger ça. »
    Pénélope écrasa sa cigarette dans le cendrier à côté d'elle et se tourna vers lui.
    « J'ai encore envie de toi. »
    Puis elle se serra contre lui pour le reste de la nuit.

***

jeudi 30 octobre 2014

Ecris ou crève


   Comme chaque année, je vais sans doute vous blaser, mais je me sens obligée de vous expliquer ce qu'est le NaNoWriMo avant d'y participer et de spammer Facebook sur ça.

   Le NaNoWriMo (National Novel Writing Month) est un genre de concours avec soi-même, où le but est d'écrire 50'000 mots en un mois. Évidemment, ces 50'000 mots ont pour but d'avoir un sens et de former le cas échéant une histoire.

   Mais me direz-vous, à quoi cela sert-il ? Pourquoi s'handicaper son temps libre à passer autant de temps à écrire ?
   C'est un défi personnel, pour se prouver qu'on peut arriver à tenir un rythme soutenu d'écriture jusqu'à une date butoire.

Yeah, keep calm

   En vérité, les objectifs des gens sont nombreux. Certains espèrent commencer le roman de leur vie, certains en profitent pour travailler sur leurs écrits, ou même essayer par cette occasion de les terminer. Le NaNoWriMo est plutôt un outil dont on peut se servir à ses fins.

   Le principe est simple : On s'inscrit sur le site (ICI), on entre le titre de son œuvre pour annoncer qu'on commence et c'est parti ! Chaque jour (ou même quand on veut), on peut comptabiliser le nombre de mot écrit et les statistiques nous indiquent à quelle vitesse on avance, combien de mots il nous reste, etc...

   C'est un marathon : le but n'est pas d'écrire un chef d’œuvre, mais d'écrire le plus possible. Évidemment, on a envie que ce soit réussi. Néanmoins, on a tout le temps du mois de décembre pour se remettre de ses émotions et éventuellement de revoir notre fameux chef d’œuvre. Ou le jeter à la poubelle et jurer qu'on ne nous y reprendrait plus.

Ça fait rêver

   Bref. J'avais participé l'an dernier et j'avais réussi (avec beaucoup de peine et en ayant commencé le 4 novembre seulement ; je vous assure qu'avoir un seul jour de retard nous met en panique et fout en l'air toute notre organisation). J'avais écrit un début de roman (qui s'avérait être beaucoup plus long que 50'000 misérables mots) et j'espérais le continuer cette année.
   Finalement, j'ai eu une inspiration qui m'a pas mal fait réfléchir ces derniers temps et je me sens bien à me lancer sur un roman entier en minimum 50'000 mots, mais en tout cas que je pourrais finir à la fin du NaNoWriMo.

   J'ai commencé à préparer quelques idées (on a le droit tant qu'on ne rédige rien avant le 1er du mois, si on joue le jeu à fond).
   J'hésite même à mettre ma progression ici, pour que vous voyez à quel point on peut écrire quand on est pressé par le temps. Mais vous livrez mon œuvre qui sera bourrée de fautes et sans doute pas très réussie me donne plutôt envie de garder ça pour moi ! Je verrai suivant mon humeur, et peut-être aurez-vous droit à quelques extraits.

Je préfère écrire chez moi pour éviter ça quand même...

   En tout cas, je commence samedi à la première heure ! Souhaitez-moi bon courage :)

lundi 27 octobre 2014

Dans ma tête en ce moment, en révision vacancières


   Comment allez-vous en cette belle journée d'automne ? Belle soirée plutôt, ou belle nuit, comme vous préférez. Moi je suis entourée de brouillard, emmitouflée dans un plaid, et en pleine réflexion intensive, parce que voyez-vous je travaille mes cours.
   "Mais comment, c'est les vacances, mais que fait-elle ?"
   Oui, alors en fait, vacances rime ici avec "Chouette, j'ai enfin le temps de revoir mes cours ! Je vais tellement m'amuser !". Et en réalité, ça rime plutôt avec "Chouette, j'ai enfin internet ! Je vais tellement m'amuser !". Nous avons là une différence classique entre ce qu'il faut faire et ce qu'on veut faire.

   Je viens de passer quelques heures mortelles qui suivent généralement quelque chose de très classique, encore une fois, qui arrive quand les cours rencontrent internet.

Les images renvoyant à "société" sur Google ont trop la classe.

   Je vais donc brièvement fastidieusement vous conter ce qui s'est passé dans ma tête durant ces dernières heures (entrecoupées du dîner fort heureusement). Je dois vous avouer avec beaucoup de délicatesse que ça risque de ne pas être très passionnant, voire même extrêmement ennuyeux, mais ce blog est fait pour vous aider à comprendre que internet, parfois, peut-être chiant, mais que malgré tout, on ne peut s'empêcher de rester devant quand même.

Ça n'illustre pas vraiment mon propos, je n'ai pas demandé Extant !

"Bla bla bla calcul de l'IS, bla bla bla (je replace dans le contexte, je suis en train de relire mon cours de droit fiscal qui parle de l'impôt sur les sociétés, sujet passionnant, mais revenons au sujet)...
"Les sociétés obligatoirement imposées sur l'impôt sur les sociétés sont la SARL (société à responsabilité limitée), la SA (société anonyme), la SAS (société par action simplifiée), les sociétés coopératives, organismes sans but lucratif effectuant des opérations à but lucratif et les sociétés civiles se livrant à une activité commerciale. Exceptions : Blabla on s'en fiche, de toute façon, dans le droit fiscal, y a tout le temps des exceptions, c'est trop chiant...
"Les sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés par option sont les sociétés civiles, les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitées (EURL), etc...  Etc ? Mince, c'est tout ce qu'on a marqué comment exemple ? C'est un peu con. Si ça se trouve, en concours, on va me poser la question "Quelles sont les sociétés soumises à l'IS sur option ?" et je vais répondre pas grand-chose et ça sera bof comme réponse... En plus, je ne vois pas du tout comment expliquer ce que c'est que tous ces types de sociétés. Allez ! Allons sur internet vérifier tout ça !
"Ah, un article sérieux (pas Wikipédia) qui va me lister toutes les sociétés.
"Les sociétés soumises blablabla ah bah tiens, y en a qu'il a pas cité dans les obligatoires à l'IS. On rajoute. Blablabla, les EURL, les EIRL, les SNC (sociétés en nom collectif), les sociétés en participation, et les sociétés créées de fait. Ah, c'est tout de suite un peu mieux !
"Quand même, SARL, SA, tout ça, je me demande à quoi ça correspond. Recherche exemples SARL..................................... Aucun exemple dans aucun site correspondant. Raaah, mais ça sert à quoi internet ! Ah un site intéressant. "SARL=Ltd (Limited), par exemple Laminated Products Ltd"... Ouais ok, je laisse tomber.
"Bon, mais alors, c'est quoi exactement une SARL ? Wikipédia (bon tant pis) : Société commerciale où la responsabilité est limitée aux apports ; correspond à une société de personnes (...)
"...
"...
"Ça me fait une belle jambe. C'est quoi une société commerciale ? C'est quoi des apports ? C'est quoi une société de personnes ? Raaah ! Bon, on va commencer par la base.
"Wikipédia : Société de personnes : Société constituée en considération de la personne même des associés. Blabla bla parts sociale blabla passifs de l'entreprise... Pfff, ok, j'ai compris dans les grandes lignes, on passe là-dessus.
"La SARL est plus simple de fonctionnement qu'une SA. Ah bah voilà ! On va faire un rapide comparatif des sociétés.
"Recherches diverses blabla La SARL peut être transformée en SNC, SCA, SCS et SAS.
"...Ok, c'est normal, on va faire comme si je n'avais rien vu.
"EURL : Comme la SARL sauf que blablabla...
"Entreprise ? Y a une différence avec société ?
"Recherche Wikipédia. Oh noooon, y a une différence...
"Ok, en gros, une société est plus...juridiquement implantée que l'entreprise, on va s'en tenir à ça, mon cerveau est trop petit pour tout retenir.
"Blablabla Facebook blabla vidéo de chat blabla Mais pourquoi je cherche ça moi ? J'ai trouvé aucun exemple et je suis même pas sûre que je vais pouvoir expliquer ce qu'est une SARL (à part la Sylphe Sarl, voyez................).
"Oh et puis zut, y a des sociétés imposées sur l'IS et d'autres pas. Après tout, je vais pas créer ma société, la fiscalité des entreprises, c'est un peu chiant...
"Sociétés exclues de l'IS : GIE (groupements d'intérêt économique), GEIE (groupements européens d'intérêt économique, sociétés civiles de construction de vente.
"...
"NON non non, je ne veux SURTOUT pas savoir ce que c'est, je m'en fiche.
"Allez, je vais écrire un article sur mon blog ça va me détendre.
"Mais sur quoi vais-je écrire ?
"...
"Allez, je vais regarder Basil, détective privé, j'en ai marre de penser à des choses sérieuses."

"C'est pas comme si j'allais entrer dans une
des entreprises majeures de notre monde, défoncer
des mecs qui sont sans doute des honnêtes travailleurs
et racketter le directeur."

dimanche 26 octobre 2014

Parmi ces films reniés par Disney...



   Bon, Disney ne l'a pas vraiment renié, mais il fait quand même bien croire qu'il n'a jamais existé.
   Taram et le chaudron magique est un film d'animation Disney sorti en 1985, inspiré du 2e tome des Chroniques de Prydain (Prydain étant le monde dans lequel se passe les évènements).
   Avant de dire pourquoi il n'a pas eu le succès escompté, penchons-nous un peu sur l'histoire.

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   Taram est un jeune garçon fermier, vivant avec Dallben, un vieux monsieur dont le lien de parenté avec Taram nous échappe. Il est chargé la plupart du temps de s'occuper de Tirelire, un petit cochon dont Dallben répète sans cesse sa préciosité. Mais Taram, comme tous les garçons de son âge, rêve d'aventure et de batailles, en ces temps sombres où le Seigneur des Ténèbres veut conquérir le monde. Celui-ci est à la recherche du chaudron magique, un chaudron qui posséderait le pouvoir d'avoir une armée d'immortels à son service (expliqué par la voix off au début du film). Un jour, Taram découvre que Tirelire possède des pouvoirs de vision, et on découvre en même temps que le Seigneur des Ténèbres sait que Tirelire peut trouver le chaudron grâce à ses pouvoirs.
   Taram va donc devoir protéger Tirelire et par la même occasion le chaudron du méchant. Il va être aider pour cela de Eloïse, une princesse un peu chiante (une fille quoi), de Ritournelle, un ménestrel mythomane mais fort sympathique, et de Gurki, un... truc qui ressemble à un chien qui parle.


"On a trouvé le chaudron. Et maintenant ?"

   Une histoire classique donc, extraite d'un roman d'apprentissage où le héros devient plus fort grâce à ces aventures.
   Le succès n'a pas été au rendez-vous pour 2 raisons. La première est que les gens qui ont lu le livre n'ont pas aimé l'adaptation Bon ok, c'est tout le temps le cas, donc ce n'est pas une vraie raison.
   L'unique raison pour laquelle ce fut le cas, c'est qu'il est très sombre et violent pour un film Disney. (En fait, on ne dirait pas un film Disney, c'est pour dire) En effet, le Seigneur des Ténèbres est très présent et très effrayant. Vous ne pensez pas qu'un film d'animation Disney peut être effrayant ? Vous allez voir.

"Je vais te tuer !" Oui, il dit vraiment ça.

Tu la sens l'armée d'immortels ?

Nan, la méchante vouivre va capturer Tirelire !!

Il fait si bon vivre en terre de Mordor.

   Voilà. Je veux dire autant Maléfique, le cimetière des éléphants, la mort de Bambi, ça nous fait frissonner un peu ; autant la presque décapitation d'un petit cochon tout mignon ou le sacrifice d'un personnage, j'avais envie de me cacher les yeux avec ma couette.

   Ce qui me fait une parfaite transition pour parler des personnages.

   Avouons-le, les personnages principaux sont... chiants, classiques et pas amusants du tout.
   Taram passe encore. Il est jeune, fougueux, il veut faire ses preuves. Tout ça est normal. Il n'en fait qu'à sa tête, il est un peu agaçant, mais il a son côté "je suis désolé, tout ça est ma faute" qui finit par le rendre attendrissant.

"Comment oses-tu manger ma pomme, même si tu vis dans
la peur constante de ne pas pouvoir manger ni survivre
 dans ce monde cruel ?"

   Par contre, Eloïse n'a aucun intérêt. Elle représente la fille un peu noble qui traite le héros de bouseux (et qui finit par se caser avec, genre maintenant qu'il est devenu fort et tout, ça passe), qui est casse-pied, qui ne sert à RIEN à part le sortir du donjon du méchant au début du film. Elle n'a aucune qualité, aucun côté attendrissant, elle est juste chiante. La seule fille humaine du film est une incapable exaspérante. On peut dire que pour cette seule raison, c'est bien un film Disney...

"Bla bla bla bla bla... Pourquoi personne ne m'écoute ?"

   Je ne vais pas m'attarder sur Ritournelle, parce qu'il est un peu comme Eloïse. Il représente un personnage secondaire vieux et vantard, mais finalement avec un grand coeur, mais qui ne sert quand même à RIEN.

   A côté de ça, on a un cochon. Mais pas n'importe quel cochon. LE cochon le plus mignon qu'il n'ait jamais existé. Même le chat de Dallben (qui ne ressemble pas à un chat...) est 1000 fois moins mignon que ce cochon. Tirelire est mignon, il doit être protégé et il aime le héros et tous ceux qui lui prête un minimum d'attention. C'est la meilleure mascotte du monde ! Moi je veux un cochon comme ça ! Aucune mascotte d'aucun film ne surpassera jamais sa mignonneté !

"Gruik ? Gratte-moi le ventre !"

   La 2e palme d'or pour un rôle secondaire est attribué à ... aux sorcières ! Il y a 3 sorcières  vieilles femmes qui gardent le chaudron (on ne sait pas pourquoi) et qui ne veulent pas le donner parce qu'elles sont radines (on ne sait pas vraiment pourquoi). Mais juste pour le plaisir d'être radines. Je veux dire, elles ont l'air de s'en foutre complètement, alors qu'à la fin du film elles veulent le récupérer (on ne sait toujours pas pourquoi, paye ta schizophrénie). Mais elles sont cools, parce qu'elles sont complètement folles. Prenez un mélange entre Madame Mime (Merlin l'enchanteur) et Ursula (La petite sirène). Oui je sais, c'est un peu glauque comme résultat.
   La chose que je n'ai pas dit, c'est qu'elles sont aussi ultra-puissantes ! Elles ne payent pas de mine comme ça. Mais quand elles disparaissent, elles le font dans une tornade qui embarquent leur maison. Et quand elles reviennent, elles sont dans un espèce de nuage énorme de foudre et de colère, on dirait les dieux de l'Olympe. Et là, je me dis, mais elles sont carrément plus puissantes que le Seigneur des Ténèbres lui-même ! Elles sont méchantes, elles sont puissantes et elles font ce qu'elles veulent. C'est tellement cool !

"Gniark gniark gniark, on vous changera tous en grenouilles !
- Mais pourquoi ?
- Parce qu'on peut le faire !"

   J'en arrive au personnage secondaire principal (si si ça veut bien dire quelque chose) : Gurki. Gurki est un genre de petit monstre qui ne parle pas correctement, qui est rejeté par les autres et qui a malgré tout une tête sympa (un émigré quoi). Il est mignon (pas autant que Tirelire, mais quand même) et il n'est pas agaçant, juste un peu bouche-trou. Il est lâche, mais il est triste de l'être (un peu comme le lion dans le magicien d'Oz). Et surtout SURTOUT, il va devoir... NON, pas de spoil, on a pas le droit (ah bon ? bah ok, tant pis...). Retenez qu'il est vraiment attachant, et il a un rôle plus important qu'être juste une mascotte ou une greluche.
   Et puis, il est un peu pervers. Nan, sérieusement, des fois, c'est presque abusé. On trouve ça rigolo, parce qu'on a une âme d'enfant. Mais regardez ces images.

"Je suis sûr que y a des choses intéressantes là-dedans."

"Hahahahaha ! Et maintenant, je vais vous forcer à vous embrasser !"

   Voilà, après vous en pensez ce que vous en pensez.


   Bref, en conclusion, je dirai que Taram et le chaudron magique est un très bon film pour enfant et un peu pour grand (il est distrayant quoi). Il vaut le coup d'oeil parce qu'il change d'un Disney classique et pour voir ses personnages secondaires.
  

samedi 4 octobre 2014

Le monde fantôme


Raptor forever

   Je vais vous parler d'un film qui m'a bouleversée. Sans rire. J'ai téléchargé ce film il y a une semaine environ, sur un coup de tête (ou un article random de Madmoizelle.com). Je l'ai regardé 3 fois, sans compter les revisionnages de passages juste pour le fun. Et je crois que je pourrais le regarder encore et encore et encore. Sans vouloir me la raconter, je crois que ce film va devenir mon film culte. Le genre de film qu'on parle à tout le monde, quitte à faire chier les gens qui nous entendent reprendre des répliques à longueur de temps ; le genre de film qu'on regarde à nouveau les longues soirées d'hiver, ou d'été, ou quand on veut en fait ; le genre de film qu'on pourrait citer dans notre copie de philo tellement on veut montrer qu'on l'aime.
   Ce film, c'est Ghost World.

"Chouette, elle va encore parler de trucs idiots dont on se fiche !"

   Ghost World a été réalisé par Terry Zwigoff à partir d'un comic de Daniel Clowes. D'illustres inconnus, me direz-vous. C'est pas tout à fait faux, surtout que l'un est le réalisateur officiel de l'autre et lui adapte tous ses comics en film. Il est sorti en 2001 et fait aujourd'hui délicieusement rétro.
   Dedans, on voit Enid/Thora Birch et Rebecca/Scarlett Johansson (qui fait tellement bien la midinette blasée sorti du lycée), deux jeunes filles cyniques et peu intégrées qui sortent du lycée pour entrer dans la "vraie vie". Sauf que la vraie vie pour elles, c'est plutôt aller faire des blagues téléphoniques, suivre des gens bizarres dans la rue et errer dans la rue entre le loueur de cassette et le Diner's le plus proche. Enid va rencontrer Seymour/Steve Buscemi (qui a toujours des rôles tordants et qui lui vont bien) et s'attacher à lui, bien plus qu'elle ne le pensait.
   Ce film raconte le passage difficile de l'adolescence à l'âge adulte, avec le refus de s'intégrer, de grandir, et l'admiration de rencontrer des gens différents des "loosers" habituels.

Un petit air de Daria parfois

La prof d'art plastique : un cliché indémodable

   Ce film n'est pas juste bien. Ce film est excellent parce qu'il est terriblement juste, et surtout parce que sa fin est terriblement ambiguë. J'ai envie de dire que le film se finit mal, parce que mon côté fleur bleue aime voir des belles fins de film qui concluent. Mais finalement, ce film dégage une bonne grosse dose de mélancolie, assaisonné par un humour cynique, parfois enfantin.
   On a des tas d'histoire sur le sujet. Mais souvent on retrouve trop des clichés de film américain qui montre une adolescence typique, un déroulement sans surprise. Là ce n'est pas le cas, on pourrait très bien être Enid, autant qu'on peut être Rebecca.

   Rétrospective sur les personnages :

Le changement c'est nul

   Enid m'a d'abord fait penser à Daria.

"Ok, je suis blasée, mais vous avez vu au milieu de quoi je dois vivre ?"

   Enid est blasée, cynique et sarcastique sur tout ce qui l'entoure. Elle aime le rock indien des années 80 et les robes des années 60. Mais Enid est surtout encore enfantine : elle s'extasie quand elle entre dans un sex-shop pour la première fois et elle met des t-shirts de geek qui cachent ses formes généreuses.
   Elle sait ce qu'elle ne veut pas, mais elle ne sait pas ce qu'elle veut. Elle ne veut pas travailler, mais elle ne veut pas non plus habiter avec sa copine Rebecca. Elle se trouve un genre de mentor (même si les rôles de maître/élève sont pas très clairs), qui se trouve être un adulte geek célibataire dans toute sa splendeur qui collectionne les vieux vinyles et qui ne veut pas se mêler aux autres.
  
   Enid est géniale. J'ai eu autant envie d'être à sa place qu'envie de la frapper parce qu'elle m'agaçait. Mais elle ne sait jamais exactement ce qu'elle veut, et c'est ce qui fait que le thème du film est intemporel.

L'adolescente classique au look punk

La jeune adulte qui joue à plaire et qui s'amuse

   Surtout, Enid n'est pas un cliché, parce qu'elle n'est pas coincée. Elle n'est pas mal à l'aise avec les gens, et comme toute bonne adolescente américaine, elle a l'air de s'être fait dépuceler et d'avoir connu des relations. Elle se maquille, elle s'habille avec des styles totalement différents (comme n'importe quel gens dans la vraie vie, je veux dire, qui n'a que des vêtements d'un même et unique style ?).
   Enid c'est moi, et en même temps n'importe quelle jeune fille qui sort du lycée, qu'elle soit américaine, française ou polonaise.

   Après, c'est sans doute parce que je suis le public cible de ce genre de film que je l'ai tant aimé. Je ne doute pas qu'un cinquantenaire ne soit pas forcément touché par ce film. Ou alors il pourrait se dire "Youpi, j'ai vu Scarlett Johansson jeune dans un de ses premiers rôles" (j'avoue, c'est un peu ce que je me suis dit au début aussi).

   Mais j'ai un autre argument pour que vous voyez ce film :


(=ma réaction quand j'ai vu le film la première fois)

   La BO du film est magnifique. Ce que vous venez d'entendre, c'est le disque que Seymour vend à Enid la première fois qu'ils se rencontrent. C'est l'image même de ce film : lourd, mélancolique, comme une balade à laquelle on ne pourrait pas s'empêcher de penser. Les notes de piano qui ponctuent les déplacements des personnages donnent une légèreté qui contraste le côté sérieux du film. C'est triste, mais c'est aussi émouvant.




Ma tête quand la fin du film est arrivée.

   Je ne peux décemment pas vous raconter comment se conclut Ghost World. Je veux que vous soyez aussi bouleversés que moi quand je l'ai vu, je veux voir vos rêves et vos espoirs s'effondrer... Nan, la fin arrive plutôt comme la fin d'un très bon film. Tu sais comment ça va finir, et un paradoxe fait que tu as envie que ça se termine autrement, parce que tu as un coeur, mais tu as aussi envie que ça se termine comme ça, parce que c'est comme ça que ça doit se finir. Et ça finit. Et là tu te dis que tu vas finir ce pot de crème glacée qui traine dans ton congélateur et que tu vas te repasser le film encore une fois, parce que tu ne veux pas que ça se termine comme ça, et que tu ne veux pas que ça se termine tout court. Tu as envie de retrouver ton adolescence perdue, de faire des choses bêtes et impulsives, de te teindre les cheveux, de manger du milkshake, d'écouter un disque encore et encore et d'être bourré et de faire des choses folles.
(ok, là c'est le moment où je pars en vrille et où il est temps de conclure cet article)


  

   Le film est quand même tiré d'un comic qui raconte plus des tranches de vie plutôt qu'un scénario avec un fil conducteur. Le style est un peu rebutant, mais j'aimerais bien voir ce que ça donne (et je suis sûre que vous aussi maintenant).
  
   Je ne peux pas résister de vous mettre la chanson qui sert de scène introductive du film.
   Enjoy.