dimanche 16 novembre 2014

Le pénitent le passe

NaNoWriMo Day 16

Comptage de mots
Jour 1 : 900
Jour 2 : 1333
Jour 3 : 4126
Jour 4 : 6623
Jour 5 : 8296
Jour 6 : 10013
Jour 7 : 11758
Jour 8 : 13908
Jour 9 : 13908
Jour 10 : 16030
Jour 11 : 18443
Jour 12 : 20103
Jour 13 : 21597
Jour 14 : 22889
Jour 15 : 22889
Jour 16 : 22889

L'écran de la mort, qui amène désespoir ou espoir suivant l'état d'esprit

   Ah mes amis, nous sommes aujourd'hui en train de vivre des heures sombres. Je vous avoue qu'en ce moment, je suis malheureuse. Je suis malheureuse parce que j'ai du mal à aimer cette histoire.
   Je prends du recul, je vois ce qu'il se passe, et je me dis : "Merde, mais qu'est-ce que j'ai fait ?" Alors, pourquoi ce sentiment de vulnérabilité ? Pourquoi d'un coup, l'enthousiasme est retombé et je n'ai qu'une envie, c'est de ne jamais reprendre l'écriture de ce roman ?

"Regardez-moi tout ce gâchis."

   Déjà, l'écriture de ce NaNo m'est beaucoup plus difficile que l'année dernière, pour une raison assez évidente : Il n'y a pas les mêmes attentes.
   L'an dernier, j'ai construit mon récit autour d'un univers d'heroic-fantasy où tout tournait autour d'une quête (Imaginez que j'essayais d'écrire le Seigneur des Anneaux). Même si ça ne correspondait pas exactement à ça, et que l'objet de l'histoire était plus la remise en question de ce monde et les relations entre les personnages (toujours les relations avec les personnages, je pourrais écrire un livre basé uniquement là-dessus, mettez-moi des gens dans une boîte et on verra ce qu'il se passe), c'était un récit d'aventure, quelque chose d'un peu épique. Ce style est très enthousiasmant à prendre en main et assez facile à broder.
   Cette année, j'écris un roman basé sur le voyage d'un personnage qui erre, qui reste bloqué dans son passé. Mon principal problème est que je ne sais pas où il va. J'ai une vague idée du déroulement du récit, mais il n'a aucun but. Avouez que c'est assez déroutant. Alors, oui son voyage va être modifié par les rencontres qu'il va faire, les obstacles qui vont se dresser devant lui et la progression qui va le "guérir" de son blocage. Mais c'est blasant parce qu'il n'y a pas la même teneur d'aventure.

Mes persos doivent se dire ça à longueur de temps.

   Et puis, il y a autre chose. Ce récit contient certaines choses qui me tiennent à cœur, et du coup, j'ai presque l'impression de ne pas avoir envie de les faire ressurgir. Parce que je sais en partie (l'intuition féminine évidemment) que je vais envoyer mes personnages dans la merde, et qu'ils ont déjà été dans la merde, et que je suis quasiment sûre que la fin ne sera pas une happy end
   Je pense vraiment, même si j'ai du mal à y croire, qu'il y a une barrière psychologique dans tout ça. Si je m'arrête d'écrire, les personnages n'iront jamais là où ils devraient aller.
   En même temps, je ne sais pas terminer quelque chose. J'ai des tas de jeux vidéos que je ne terminerai sans doute jamais, des livres en cours de lecture inachevés, des projets restés en suspend, et des milliers d'histoires qui ont pu effleurer mon esprit et qui ne verront jamais le jour.
   Ma vie restera un non-sens absolu.

"Oh God, peut-être que ce blog va enfin prendre fin."

   Ha ha ha ! J'exagère bien sûr.
   Vous savez, c'est là le moment où l'écriture devient une torture... et un travail (travail, tripalium, torture, vous voyez le topo). Et c'est là qu'on se rend compte que pousser pour arriver à quelque chose, c'est toujours dur (sans mauvais jeu de mot).

   Bref, en vérité, je n'ai pas envie de continuer à écrire là-dessus, mais alors pas du tout. Est-ce que je vais m'y remettre à un moment donné pour aboutir à quelque chose ? Peut-être, mais sûrement pas dans le cadre du NaNo.
   Est-ce que c'est la confirmation anticipée d'un échec ? C'est possible. Mais bon, j'aurais essayé quelque chose de nouveau, alors qu'à la base j'étais persuadée que je continuerais mon roman passé dans la même ardeur.
   C'est peut-être là qu'est mon erreur.


***
 
    C'était quoi d'jà ta vie d'avant ? Ah oui, rouler, jouer les gros bras et grailler dans des restos américains miteux comme un rebut de la société ?
    Ta gueule Joe, j'ai pas envie de t'entendre maintenant.
    Tu sais bien c'que t'es. T'es dépressif parce que t'as perdu ta chatte préférée. Mais mon gars, c'est pas la seule qu'existe. Tiens, j'suis sûr que si t'insistais un peu, la gamine l'ouvrirait sans problème.
    Ben voyons, vu comme elle a l'air jeune, je risque sûrement rien à la sauter, t'as raison.
    Tu vois ! On arrive d'jà à s'entendre...

***

dimanche 9 novembre 2014

La crème de la crème

Les mûres me font craquer.

   Rien ne sera jamais meilleur pour moi qu'une tropézienne, c'est mon dessert préféré.
   La tropézienne est faite d'une brioche au sucre coupée en deux, fourrée avec un mélange de crème au beurre et de crème pâtissière. Les grains de sucre sont parfois remplacés par des amandes avec du sucre glace.

C'est magique tout ce sucre.

   J'avais du mal à voir la différence avec un Paris Brest, où le principe est semblable, mais où la composition est complètement différente. C'est une pâte à chou recouverte d'amandes (quasiment toujours cette fois) en forme de couronne, fourré à la crème mousseline pralinée.

Cet article est décidément très diététique.


   Autant vous dire que ça n'a rien à voir (le praliné, c'est bon, mais avec modération).

samedi 8 novembre 2014

Alors que revoilà la sous-préfète

NaNoWriMo Day 8

Comptage de mots
Jour 1 : 900
Jour 2 : 1333
Jour 3 : 4126
Jour 4 : 6623
Jour 5 : 8296
Jour 6 : 10013
Jour 7 : 11758
Jour 8 : 13684 - en cours

Cette vidéo de chaton est tout à fait fascinante.

***

    Il sortit sous la pluie battante qui lui ruisselait sur le crâne et sur les épaules. La nuit était sombre et la pluie s'était remise à tomber de plus belle. Alexandre ouvrit la porte de son pick-up et s'y engouffra. Un éclair zébra le ciel lorsqu'il alluma le moteur, et fit crisser les roues sous le sol mouillé et glissant. Il sortit du parking et se précipita sur la route. Les nuages formaient des taches d'huile dans le ciel d'encre, et les rayures de la pluie masquait tout paysage. Il n'y avait plus personne sur la route, le pick-up filait à toute allure. Alexandre avait les doigts crispés sur le volant, serrant les dents pour éviter de hurler et il appuyait sur la pédale d'accélération comme un fou. La musique était forte et emplissait toute la cabine. Elle emplissait ses oreilles qui n'entendaient plus que ça, malgré le vacarme de la tempête à l'extérieur. La voix de James Hatfield résonnait dans sa tête, comme les paroles de sa chanson qu'il n'écoutait pas vraiment. And your thoughts will soon be wandering the way they always do, when you're riding sixteen hours and there's nothing much to do, you don't feel much like travelin', you just wish the trip was through. Alexandre se fichait bien de la pluie. Il se fichait de savoir si un virage mal placé allait le mettre dans le fossé. La seule chose à laquelle il pensait était Maxwell*. Ce n'était même pas Pénélope. Non, Pénélope était au-delà de ses pensées. Il ne ressentait que la rage qui l'envahissait. Cette rage qu'il avait si longtemps laissé au fond de lui. Cette rage qui l'avait emmené parfois si loin qu'il en avait perdu le sens commun. Il n'avait pas envie de la voir réapparaitre, mais c'était trop tard. Il se disait même, dans un minuscule coin de sa tête, que peut-être la longueur de la route pourrait le calmer. Mais rien ne pouvait plus faire ça.
***
*Maxwell est un nom provisoire, car je n'en ai pas encore trouvé de satisfaisant.




jeudi 6 novembre 2014

Un départ sur les chapeaux de roue

NaNoWriMo Day 6

Comptage de mots
Jour 1 : 900
Jour 2 : 1333
Jour 3 : 4126
Jour 4 : 6623
Jour 5 : 8296
Jour 6 : En cours

All work and no play makes Jack a dull boy.

   Après un départ très hésitant sur les 2 premiers jours (où j'étais, avouons-le, morte de trouille), je me suis bien rattrapée et je suis dans la moyenne sur le nombre de mots à faire. C'est-à-dire que je fais le nombre de mots suffisant par jour pour pouvoir atteindre les 50'000 mots en écrivant régulièrement chaque jour (à savoir environ 1667 mots par jour).
   Maintenant tout baigne, j'avance assez bien, et j'arrive à avoir assez de temps pour taper mon cota de mots, lire le Monde et regarder Battlestar Galactica.



   Ah et puis il fait un peu froid chez moi alors je mets mon plaid et je bois du thé.

Classe

***

    Pénélope fumait, allongée sur le lit. C'était un de ses nombreux défauts. Mais tout défaut possédait sa qualité. Pénélope ne fumait que quand elle venait de faire l'amour. Seulement à ce moment-là, elle permettait à son corps de recevoir quelque chose de néfaste, comme pour compenser tout le plaisir qu'elle avait pu avoir précédemment. Alexandre se demandait parfois si elle fumait même quand elle n'avait pas pris de plaisir.
    Ses cheveux bruns cachaient une grande partie de son visage. Elle faisait partie de ces femmes qui n'ont jamais l'air de se coiffer, mais à qui ce chaos allait bien. Sa coiffure devait ressembler à un carré plongeant à une époque moins mouvementée de sa vie. Dès lors, c'était un nid d'oiseau. Un nid d'oiseau très sexy.
    « Je vais sans doute partir bientôt, dit-elle, avant d'aspirer une grande goulée de fumée. »
    Alexandre ne tourna même pas la tête vers elle, il regardait le ventilateur tourner.
    « Où ? Demanda-t-il sans conviction. »

    Comme il s'y attendait, Pénélope ne répondit pas. Elle restait assise là, nue, à regarder dans le vague. Alexandre ne savait pas trop quoi dire. En fait, il savait qu'il n'y avait plus rien à dire. C'était difficile à supporter, mais il n'était pas du genre à lui montrer ses faiblesses. Il voulait être fort pour elle, peut-être pour la séduire, pour lui montrer qu'elle pourrait toujours compter sur lui, même si elle ne s'accrochait pas à lui comme il l'aurait voulu. C'était triste, et pourtant, il n'avait plus le courage de faire quoique ce soit.
    Pénélope souffla un nuage gris devant elle avant de tousser.
    « Je n'ai pas envie de partir.
    - Alors ne pars pas, enchérit Alexandre. »
    Il n'eut pas besoin de se tourner vers elle pour voir ce qu'elle pensait. Elle aussi était triste. Non, c'était un autre état. Une forme d'angoisse, de dépression. Quelque chose qui lui prenait les tripes et qui ne la lâcherait jamais.
    « On ne se reverra sans doute plus, dit-elle. »
    Pour une fois, Alexandre fut surpris. Il ne laissa rien transparaître, mais son cœur manqua un battement. Ce petit jeu durait depuis assez longtemps pour qu'il sache qu'ils allaient se séparer pendant une longue période avant de se retrouver. Ce n'était pas la première qu'il l'entendait dire ça. En revanche, son intuition lui murmurait que cette prédiction se révèlerait sans doute vraie.
    « Tu dis ça maintenant, mais tu reviens toujours, lui dit-il. Tu ne devrais pas t'infliger ça. »
    Pénélope écrasa sa cigarette dans le cendrier à côté d'elle et se tourna vers lui.
    « J'ai encore envie de toi. »
    Puis elle se serra contre lui pour le reste de la nuit.

***