jeudi 30 octobre 2014

Ecris ou crève


   Comme chaque année, je vais sans doute vous blaser, mais je me sens obligée de vous expliquer ce qu'est le NaNoWriMo avant d'y participer et de spammer Facebook sur ça.

   Le NaNoWriMo (National Novel Writing Month) est un genre de concours avec soi-même, où le but est d'écrire 50'000 mots en un mois. Évidemment, ces 50'000 mots ont pour but d'avoir un sens et de former le cas échéant une histoire.

   Mais me direz-vous, à quoi cela sert-il ? Pourquoi s'handicaper son temps libre à passer autant de temps à écrire ?
   C'est un défi personnel, pour se prouver qu'on peut arriver à tenir un rythme soutenu d'écriture jusqu'à une date butoire.

Yeah, keep calm

   En vérité, les objectifs des gens sont nombreux. Certains espèrent commencer le roman de leur vie, certains en profitent pour travailler sur leurs écrits, ou même essayer par cette occasion de les terminer. Le NaNoWriMo est plutôt un outil dont on peut se servir à ses fins.

   Le principe est simple : On s'inscrit sur le site (ICI), on entre le titre de son œuvre pour annoncer qu'on commence et c'est parti ! Chaque jour (ou même quand on veut), on peut comptabiliser le nombre de mot écrit et les statistiques nous indiquent à quelle vitesse on avance, combien de mots il nous reste, etc...

   C'est un marathon : le but n'est pas d'écrire un chef d’œuvre, mais d'écrire le plus possible. Évidemment, on a envie que ce soit réussi. Néanmoins, on a tout le temps du mois de décembre pour se remettre de ses émotions et éventuellement de revoir notre fameux chef d’œuvre. Ou le jeter à la poubelle et jurer qu'on ne nous y reprendrait plus.

Ça fait rêver

   Bref. J'avais participé l'an dernier et j'avais réussi (avec beaucoup de peine et en ayant commencé le 4 novembre seulement ; je vous assure qu'avoir un seul jour de retard nous met en panique et fout en l'air toute notre organisation). J'avais écrit un début de roman (qui s'avérait être beaucoup plus long que 50'000 misérables mots) et j'espérais le continuer cette année.
   Finalement, j'ai eu une inspiration qui m'a pas mal fait réfléchir ces derniers temps et je me sens bien à me lancer sur un roman entier en minimum 50'000 mots, mais en tout cas que je pourrais finir à la fin du NaNoWriMo.

   J'ai commencé à préparer quelques idées (on a le droit tant qu'on ne rédige rien avant le 1er du mois, si on joue le jeu à fond).
   J'hésite même à mettre ma progression ici, pour que vous voyez à quel point on peut écrire quand on est pressé par le temps. Mais vous livrez mon œuvre qui sera bourrée de fautes et sans doute pas très réussie me donne plutôt envie de garder ça pour moi ! Je verrai suivant mon humeur, et peut-être aurez-vous droit à quelques extraits.

Je préfère écrire chez moi pour éviter ça quand même...

   En tout cas, je commence samedi à la première heure ! Souhaitez-moi bon courage :)

lundi 27 octobre 2014

Dans ma tête en ce moment, en révision vacancières


   Comment allez-vous en cette belle journée d'automne ? Belle soirée plutôt, ou belle nuit, comme vous préférez. Moi je suis entourée de brouillard, emmitouflée dans un plaid, et en pleine réflexion intensive, parce que voyez-vous je travaille mes cours.
   "Mais comment, c'est les vacances, mais que fait-elle ?"
   Oui, alors en fait, vacances rime ici avec "Chouette, j'ai enfin le temps de revoir mes cours ! Je vais tellement m'amuser !". Et en réalité, ça rime plutôt avec "Chouette, j'ai enfin internet ! Je vais tellement m'amuser !". Nous avons là une différence classique entre ce qu'il faut faire et ce qu'on veut faire.

   Je viens de passer quelques heures mortelles qui suivent généralement quelque chose de très classique, encore une fois, qui arrive quand les cours rencontrent internet.

Les images renvoyant à "société" sur Google ont trop la classe.

   Je vais donc brièvement fastidieusement vous conter ce qui s'est passé dans ma tête durant ces dernières heures (entrecoupées du dîner fort heureusement). Je dois vous avouer avec beaucoup de délicatesse que ça risque de ne pas être très passionnant, voire même extrêmement ennuyeux, mais ce blog est fait pour vous aider à comprendre que internet, parfois, peut-être chiant, mais que malgré tout, on ne peut s'empêcher de rester devant quand même.

Ça n'illustre pas vraiment mon propos, je n'ai pas demandé Extant !

"Bla bla bla calcul de l'IS, bla bla bla (je replace dans le contexte, je suis en train de relire mon cours de droit fiscal qui parle de l'impôt sur les sociétés, sujet passionnant, mais revenons au sujet)...
"Les sociétés obligatoirement imposées sur l'impôt sur les sociétés sont la SARL (société à responsabilité limitée), la SA (société anonyme), la SAS (société par action simplifiée), les sociétés coopératives, organismes sans but lucratif effectuant des opérations à but lucratif et les sociétés civiles se livrant à une activité commerciale. Exceptions : Blabla on s'en fiche, de toute façon, dans le droit fiscal, y a tout le temps des exceptions, c'est trop chiant...
"Les sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés par option sont les sociétés civiles, les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitées (EURL), etc...  Etc ? Mince, c'est tout ce qu'on a marqué comment exemple ? C'est un peu con. Si ça se trouve, en concours, on va me poser la question "Quelles sont les sociétés soumises à l'IS sur option ?" et je vais répondre pas grand-chose et ça sera bof comme réponse... En plus, je ne vois pas du tout comment expliquer ce que c'est que tous ces types de sociétés. Allez ! Allons sur internet vérifier tout ça !
"Ah, un article sérieux (pas Wikipédia) qui va me lister toutes les sociétés.
"Les sociétés soumises blablabla ah bah tiens, y en a qu'il a pas cité dans les obligatoires à l'IS. On rajoute. Blablabla, les EURL, les EIRL, les SNC (sociétés en nom collectif), les sociétés en participation, et les sociétés créées de fait. Ah, c'est tout de suite un peu mieux !
"Quand même, SARL, SA, tout ça, je me demande à quoi ça correspond. Recherche exemples SARL..................................... Aucun exemple dans aucun site correspondant. Raaah, mais ça sert à quoi internet ! Ah un site intéressant. "SARL=Ltd (Limited), par exemple Laminated Products Ltd"... Ouais ok, je laisse tomber.
"Bon, mais alors, c'est quoi exactement une SARL ? Wikipédia (bon tant pis) : Société commerciale où la responsabilité est limitée aux apports ; correspond à une société de personnes (...)
"...
"...
"Ça me fait une belle jambe. C'est quoi une société commerciale ? C'est quoi des apports ? C'est quoi une société de personnes ? Raaah ! Bon, on va commencer par la base.
"Wikipédia : Société de personnes : Société constituée en considération de la personne même des associés. Blabla bla parts sociale blabla passifs de l'entreprise... Pfff, ok, j'ai compris dans les grandes lignes, on passe là-dessus.
"La SARL est plus simple de fonctionnement qu'une SA. Ah bah voilà ! On va faire un rapide comparatif des sociétés.
"Recherches diverses blabla La SARL peut être transformée en SNC, SCA, SCS et SAS.
"...Ok, c'est normal, on va faire comme si je n'avais rien vu.
"EURL : Comme la SARL sauf que blablabla...
"Entreprise ? Y a une différence avec société ?
"Recherche Wikipédia. Oh noooon, y a une différence...
"Ok, en gros, une société est plus...juridiquement implantée que l'entreprise, on va s'en tenir à ça, mon cerveau est trop petit pour tout retenir.
"Blablabla Facebook blabla vidéo de chat blabla Mais pourquoi je cherche ça moi ? J'ai trouvé aucun exemple et je suis même pas sûre que je vais pouvoir expliquer ce qu'est une SARL (à part la Sylphe Sarl, voyez................).
"Oh et puis zut, y a des sociétés imposées sur l'IS et d'autres pas. Après tout, je vais pas créer ma société, la fiscalité des entreprises, c'est un peu chiant...
"Sociétés exclues de l'IS : GIE (groupements d'intérêt économique), GEIE (groupements européens d'intérêt économique, sociétés civiles de construction de vente.
"...
"NON non non, je ne veux SURTOUT pas savoir ce que c'est, je m'en fiche.
"Allez, je vais écrire un article sur mon blog ça va me détendre.
"Mais sur quoi vais-je écrire ?
"...
"Allez, je vais regarder Basil, détective privé, j'en ai marre de penser à des choses sérieuses."

"C'est pas comme si j'allais entrer dans une
des entreprises majeures de notre monde, défoncer
des mecs qui sont sans doute des honnêtes travailleurs
et racketter le directeur."

dimanche 26 octobre 2014

Parmi ces films reniés par Disney...



   Bon, Disney ne l'a pas vraiment renié, mais il fait quand même bien croire qu'il n'a jamais existé.
   Taram et le chaudron magique est un film d'animation Disney sorti en 1985, inspiré du 2e tome des Chroniques de Prydain (Prydain étant le monde dans lequel se passe les évènements).
   Avant de dire pourquoi il n'a pas eu le succès escompté, penchons-nous un peu sur l'histoire.

~~

   Taram est un jeune garçon fermier, vivant avec Dallben, un vieux monsieur dont le lien de parenté avec Taram nous échappe. Il est chargé la plupart du temps de s'occuper de Tirelire, un petit cochon dont Dallben répète sans cesse sa préciosité. Mais Taram, comme tous les garçons de son âge, rêve d'aventure et de batailles, en ces temps sombres où le Seigneur des Ténèbres veut conquérir le monde. Celui-ci est à la recherche du chaudron magique, un chaudron qui posséderait le pouvoir d'avoir une armée d'immortels à son service (expliqué par la voix off au début du film). Un jour, Taram découvre que Tirelire possède des pouvoirs de vision, et on découvre en même temps que le Seigneur des Ténèbres sait que Tirelire peut trouver le chaudron grâce à ses pouvoirs.
   Taram va donc devoir protéger Tirelire et par la même occasion le chaudron du méchant. Il va être aider pour cela de Eloïse, une princesse un peu chiante (une fille quoi), de Ritournelle, un ménestrel mythomane mais fort sympathique, et de Gurki, un... truc qui ressemble à un chien qui parle.


"On a trouvé le chaudron. Et maintenant ?"

   Une histoire classique donc, extraite d'un roman d'apprentissage où le héros devient plus fort grâce à ces aventures.
   Le succès n'a pas été au rendez-vous pour 2 raisons. La première est que les gens qui ont lu le livre n'ont pas aimé l'adaptation Bon ok, c'est tout le temps le cas, donc ce n'est pas une vraie raison.
   L'unique raison pour laquelle ce fut le cas, c'est qu'il est très sombre et violent pour un film Disney. (En fait, on ne dirait pas un film Disney, c'est pour dire) En effet, le Seigneur des Ténèbres est très présent et très effrayant. Vous ne pensez pas qu'un film d'animation Disney peut être effrayant ? Vous allez voir.

"Je vais te tuer !" Oui, il dit vraiment ça.

Tu la sens l'armée d'immortels ?

Nan, la méchante vouivre va capturer Tirelire !!

Il fait si bon vivre en terre de Mordor.

   Voilà. Je veux dire autant Maléfique, le cimetière des éléphants, la mort de Bambi, ça nous fait frissonner un peu ; autant la presque décapitation d'un petit cochon tout mignon ou le sacrifice d'un personnage, j'avais envie de me cacher les yeux avec ma couette.

   Ce qui me fait une parfaite transition pour parler des personnages.

   Avouons-le, les personnages principaux sont... chiants, classiques et pas amusants du tout.
   Taram passe encore. Il est jeune, fougueux, il veut faire ses preuves. Tout ça est normal. Il n'en fait qu'à sa tête, il est un peu agaçant, mais il a son côté "je suis désolé, tout ça est ma faute" qui finit par le rendre attendrissant.

"Comment oses-tu manger ma pomme, même si tu vis dans
la peur constante de ne pas pouvoir manger ni survivre
 dans ce monde cruel ?"

   Par contre, Eloïse n'a aucun intérêt. Elle représente la fille un peu noble qui traite le héros de bouseux (et qui finit par se caser avec, genre maintenant qu'il est devenu fort et tout, ça passe), qui est casse-pied, qui ne sert à RIEN à part le sortir du donjon du méchant au début du film. Elle n'a aucune qualité, aucun côté attendrissant, elle est juste chiante. La seule fille humaine du film est une incapable exaspérante. On peut dire que pour cette seule raison, c'est bien un film Disney...

"Bla bla bla bla bla... Pourquoi personne ne m'écoute ?"

   Je ne vais pas m'attarder sur Ritournelle, parce qu'il est un peu comme Eloïse. Il représente un personnage secondaire vieux et vantard, mais finalement avec un grand coeur, mais qui ne sert quand même à RIEN.

   A côté de ça, on a un cochon. Mais pas n'importe quel cochon. LE cochon le plus mignon qu'il n'ait jamais existé. Même le chat de Dallben (qui ne ressemble pas à un chat...) est 1000 fois moins mignon que ce cochon. Tirelire est mignon, il doit être protégé et il aime le héros et tous ceux qui lui prête un minimum d'attention. C'est la meilleure mascotte du monde ! Moi je veux un cochon comme ça ! Aucune mascotte d'aucun film ne surpassera jamais sa mignonneté !

"Gruik ? Gratte-moi le ventre !"

   La 2e palme d'or pour un rôle secondaire est attribué à ... aux sorcières ! Il y a 3 sorcières  vieilles femmes qui gardent le chaudron (on ne sait pas pourquoi) et qui ne veulent pas le donner parce qu'elles sont radines (on ne sait pas vraiment pourquoi). Mais juste pour le plaisir d'être radines. Je veux dire, elles ont l'air de s'en foutre complètement, alors qu'à la fin du film elles veulent le récupérer (on ne sait toujours pas pourquoi, paye ta schizophrénie). Mais elles sont cools, parce qu'elles sont complètement folles. Prenez un mélange entre Madame Mime (Merlin l'enchanteur) et Ursula (La petite sirène). Oui je sais, c'est un peu glauque comme résultat.
   La chose que je n'ai pas dit, c'est qu'elles sont aussi ultra-puissantes ! Elles ne payent pas de mine comme ça. Mais quand elles disparaissent, elles le font dans une tornade qui embarquent leur maison. Et quand elles reviennent, elles sont dans un espèce de nuage énorme de foudre et de colère, on dirait les dieux de l'Olympe. Et là, je me dis, mais elles sont carrément plus puissantes que le Seigneur des Ténèbres lui-même ! Elles sont méchantes, elles sont puissantes et elles font ce qu'elles veulent. C'est tellement cool !

"Gniark gniark gniark, on vous changera tous en grenouilles !
- Mais pourquoi ?
- Parce qu'on peut le faire !"

   J'en arrive au personnage secondaire principal (si si ça veut bien dire quelque chose) : Gurki. Gurki est un genre de petit monstre qui ne parle pas correctement, qui est rejeté par les autres et qui a malgré tout une tête sympa (un émigré quoi). Il est mignon (pas autant que Tirelire, mais quand même) et il n'est pas agaçant, juste un peu bouche-trou. Il est lâche, mais il est triste de l'être (un peu comme le lion dans le magicien d'Oz). Et surtout SURTOUT, il va devoir... NON, pas de spoil, on a pas le droit (ah bon ? bah ok, tant pis...). Retenez qu'il est vraiment attachant, et il a un rôle plus important qu'être juste une mascotte ou une greluche.
   Et puis, il est un peu pervers. Nan, sérieusement, des fois, c'est presque abusé. On trouve ça rigolo, parce qu'on a une âme d'enfant. Mais regardez ces images.

"Je suis sûr que y a des choses intéressantes là-dedans."

"Hahahahaha ! Et maintenant, je vais vous forcer à vous embrasser !"

   Voilà, après vous en pensez ce que vous en pensez.


   Bref, en conclusion, je dirai que Taram et le chaudron magique est un très bon film pour enfant et un peu pour grand (il est distrayant quoi). Il vaut le coup d'oeil parce qu'il change d'un Disney classique et pour voir ses personnages secondaires.
  

samedi 4 octobre 2014

Le monde fantôme


Raptor forever

   Je vais vous parler d'un film qui m'a bouleversée. Sans rire. J'ai téléchargé ce film il y a une semaine environ, sur un coup de tête (ou un article random de Madmoizelle.com). Je l'ai regardé 3 fois, sans compter les revisionnages de passages juste pour le fun. Et je crois que je pourrais le regarder encore et encore et encore. Sans vouloir me la raconter, je crois que ce film va devenir mon film culte. Le genre de film qu'on parle à tout le monde, quitte à faire chier les gens qui nous entendent reprendre des répliques à longueur de temps ; le genre de film qu'on regarde à nouveau les longues soirées d'hiver, ou d'été, ou quand on veut en fait ; le genre de film qu'on pourrait citer dans notre copie de philo tellement on veut montrer qu'on l'aime.
   Ce film, c'est Ghost World.

"Chouette, elle va encore parler de trucs idiots dont on se fiche !"

   Ghost World a été réalisé par Terry Zwigoff à partir d'un comic de Daniel Clowes. D'illustres inconnus, me direz-vous. C'est pas tout à fait faux, surtout que l'un est le réalisateur officiel de l'autre et lui adapte tous ses comics en film. Il est sorti en 2001 et fait aujourd'hui délicieusement rétro.
   Dedans, on voit Enid/Thora Birch et Rebecca/Scarlett Johansson (qui fait tellement bien la midinette blasée sorti du lycée), deux jeunes filles cyniques et peu intégrées qui sortent du lycée pour entrer dans la "vraie vie". Sauf que la vraie vie pour elles, c'est plutôt aller faire des blagues téléphoniques, suivre des gens bizarres dans la rue et errer dans la rue entre le loueur de cassette et le Diner's le plus proche. Enid va rencontrer Seymour/Steve Buscemi (qui a toujours des rôles tordants et qui lui vont bien) et s'attacher à lui, bien plus qu'elle ne le pensait.
   Ce film raconte le passage difficile de l'adolescence à l'âge adulte, avec le refus de s'intégrer, de grandir, et l'admiration de rencontrer des gens différents des "loosers" habituels.

Un petit air de Daria parfois

La prof d'art plastique : un cliché indémodable

   Ce film n'est pas juste bien. Ce film est excellent parce qu'il est terriblement juste, et surtout parce que sa fin est terriblement ambiguë. J'ai envie de dire que le film se finit mal, parce que mon côté fleur bleue aime voir des belles fins de film qui concluent. Mais finalement, ce film dégage une bonne grosse dose de mélancolie, assaisonné par un humour cynique, parfois enfantin.
   On a des tas d'histoire sur le sujet. Mais souvent on retrouve trop des clichés de film américain qui montre une adolescence typique, un déroulement sans surprise. Là ce n'est pas le cas, on pourrait très bien être Enid, autant qu'on peut être Rebecca.

   Rétrospective sur les personnages :

Le changement c'est nul

   Enid m'a d'abord fait penser à Daria.

"Ok, je suis blasée, mais vous avez vu au milieu de quoi je dois vivre ?"

   Enid est blasée, cynique et sarcastique sur tout ce qui l'entoure. Elle aime le rock indien des années 80 et les robes des années 60. Mais Enid est surtout encore enfantine : elle s'extasie quand elle entre dans un sex-shop pour la première fois et elle met des t-shirts de geek qui cachent ses formes généreuses.
   Elle sait ce qu'elle ne veut pas, mais elle ne sait pas ce qu'elle veut. Elle ne veut pas travailler, mais elle ne veut pas non plus habiter avec sa copine Rebecca. Elle se trouve un genre de mentor (même si les rôles de maître/élève sont pas très clairs), qui se trouve être un adulte geek célibataire dans toute sa splendeur qui collectionne les vieux vinyles et qui ne veut pas se mêler aux autres.
  
   Enid est géniale. J'ai eu autant envie d'être à sa place qu'envie de la frapper parce qu'elle m'agaçait. Mais elle ne sait jamais exactement ce qu'elle veut, et c'est ce qui fait que le thème du film est intemporel.

L'adolescente classique au look punk

La jeune adulte qui joue à plaire et qui s'amuse

   Surtout, Enid n'est pas un cliché, parce qu'elle n'est pas coincée. Elle n'est pas mal à l'aise avec les gens, et comme toute bonne adolescente américaine, elle a l'air de s'être fait dépuceler et d'avoir connu des relations. Elle se maquille, elle s'habille avec des styles totalement différents (comme n'importe quel gens dans la vraie vie, je veux dire, qui n'a que des vêtements d'un même et unique style ?).
   Enid c'est moi, et en même temps n'importe quelle jeune fille qui sort du lycée, qu'elle soit américaine, française ou polonaise.

   Après, c'est sans doute parce que je suis le public cible de ce genre de film que je l'ai tant aimé. Je ne doute pas qu'un cinquantenaire ne soit pas forcément touché par ce film. Ou alors il pourrait se dire "Youpi, j'ai vu Scarlett Johansson jeune dans un de ses premiers rôles" (j'avoue, c'est un peu ce que je me suis dit au début aussi).

   Mais j'ai un autre argument pour que vous voyez ce film :


(=ma réaction quand j'ai vu le film la première fois)

   La BO du film est magnifique. Ce que vous venez d'entendre, c'est le disque que Seymour vend à Enid la première fois qu'ils se rencontrent. C'est l'image même de ce film : lourd, mélancolique, comme une balade à laquelle on ne pourrait pas s'empêcher de penser. Les notes de piano qui ponctuent les déplacements des personnages donnent une légèreté qui contraste le côté sérieux du film. C'est triste, mais c'est aussi émouvant.




Ma tête quand la fin du film est arrivée.

   Je ne peux décemment pas vous raconter comment se conclut Ghost World. Je veux que vous soyez aussi bouleversés que moi quand je l'ai vu, je veux voir vos rêves et vos espoirs s'effondrer... Nan, la fin arrive plutôt comme la fin d'un très bon film. Tu sais comment ça va finir, et un paradoxe fait que tu as envie que ça se termine autrement, parce que tu as un coeur, mais tu as aussi envie que ça se termine comme ça, parce que c'est comme ça que ça doit se finir. Et ça finit. Et là tu te dis que tu vas finir ce pot de crème glacée qui traine dans ton congélateur et que tu vas te repasser le film encore une fois, parce que tu ne veux pas que ça se termine comme ça, et que tu ne veux pas que ça se termine tout court. Tu as envie de retrouver ton adolescence perdue, de faire des choses bêtes et impulsives, de te teindre les cheveux, de manger du milkshake, d'écouter un disque encore et encore et d'être bourré et de faire des choses folles.
(ok, là c'est le moment où je pars en vrille et où il est temps de conclure cet article)


  

   Le film est quand même tiré d'un comic qui raconte plus des tranches de vie plutôt qu'un scénario avec un fil conducteur. Le style est un peu rebutant, mais j'aimerais bien voir ce que ça donne (et je suis sûre que vous aussi maintenant).
  
   Je ne peux pas résister de vous mettre la chanson qui sert de scène introductive du film.
   Enjoy.